Le tableau de la Sainte Famille

La Sainte Famille élargie

 Synthèse personnelle

 Peu avant 1518, le pape Léon X commande à Raphaël trois tableaux destinés à la cour du roi de France; ce sont Le Grand Saint Michel, Sainte Marguerite et La Grande Sainte Famille de François Ier, tous conservés au Louvre.

Les tableaux sont  réalisés en quelques mois, sous pression. L’artiste est alors accablé de commandes. Il est à la tête du plus important atelier qui soit dans toute l’Europe, et occupe une  position hégémonique à Rome. Cependant, ces œuvres sont conçues et exécutées avec  un soin particulier, par égard au commanditaire et au destinataire royal, mais aussi  parce que l’artiste est désireux d’affirmer son nouveau style. Depuis son installation à Rome, vers 1508, il a médité les « leçons» de ses deux grands rivaux, Léonard de Vinci et Michel-Ange, assimilant le clair-obscur et le « sfumato» du premier, et la puissance plastique, la forme majestueuse et dynamique du second, et aboutissant à une synthèse éminemment personnelle, où les excès sont gommés au bénéfice d’un équilibre supérieur.

 

Jaillissement

La Sainte Famille avec sainte Élisabeth,  le petit saint Jean Baptiste et deux anges « pour lui donner son véritable titre » est la plus complexe de ces œuvres. Selon Tom Henry et Paul Joannides, commissaires scientifiques de l’exposition du Louvre, la composition pourrait être tendue moins par l’allusion à la Passion (symbolisée par la croix du petit Baptiste), qu’à celle de la Résurrection : l’Enfant s’élance de son berceau, comme le Ressuscité jaillira de son tombeau, pour se précipiter dans les bras de sa mère, et cet élan est déterminé par l’allégresse. Par ailleurs, l’ange qui répand des fleurs sur Marie préfigure, quant à lui, le couronnement de la Vierge. D’où les riches vêtements et coiffure de celle-ci, convenant mieux à la reine des Cieux qu’à l’humble Marie de Nazareth. La remarquable figure contemplative et méditative de Joseph joue «le rôle du chœur antique» investi d’une « dimension prophétique et intellectuelle », Joseph semble interpréter et commenter silencieusement la scène. Sur le plan formel, la composition est magnifiée par la figure de la Vierge, en forme de Z, qui constitue plastiquement une sorte de « noyau» resplendissant et autonome.

MANUEL JOVER


Extrait du journal interparoissial du canton de Courçon d’Aunis rédigé par le père Antoine DU RUSQUEC curé de Courçon en avril 1992

Monsieur,

Je vous prie de bien vouloir exécuter les travaux prévus dans le devis joint pour la  somme forfaitaire de 10.500 F (dix mille cinq cents francs).

Le règlement des travaux se fera sur présentation d’une facture en quatre exemplaires adressée à M. Brochard, inspecteur en chef des Monuments Historiques (D.R.A.C. de Poitou-Charente).

La facture portera les mentions ci-dessus encadrées. Le délai d’exécution est de trois mois à compter du 30 novembre 1991.

Brochard est le maître d’œuvre de cette opération. Vous voudrez bien l’avertir de la date de votre venue sur place, ainsi que le maire de la commune.

Regardez la photo, amis lecteurs de Courçon, vous le reconnaissez. C’est le tableau qui se trouvait dans notre église, avant le mois de décembre 1990. Le tableau est de retour. Il se trouve à la mairie. Il attend que son cadre soit doré pour être remis dans l’église.

Voici la lettre que M. le Directeur régional des Affaires Culturelles adressait à M. Giquel doreur sur bois à Vouvray, le 15 novembre 1991. Comment l’auteur de ce tableau sans doute Jules Romains, représente-t-il la Sainte Famille le centre attractif du tableau sont Jésus et Marie, à gauche il y a Elisabeth la cousine de Marie avec son fils le précurseur saint Jean-Baptiste. Le petit joint les mains et il regarde Jésus. Elisabeth qui disait à Marie au moment de la Visitation: « Comment se fait-il que la mère de mon Dieu vienne jusqu’à moi ? » regarde elle aussi Jésus. Jean-Baptiste a été sanctifié par Jésus, Fils de Dieu avant même la naissance de Jésus et de Jean-Baptiste. « Quand j’ai entendu la salutation disait Elisabeth, mon enfant a tressailli de joie au-dedans de moi-même. » C’est la sanctification de saint Jean-Baptiste par Jésus. Derrière il y a un ange qui couronne toute l’œuvre- de Dieu exprimée par le tableau.

Saint Luc, dont on ne voit que la tête. Son Evangile est celui qui nous rapporte l’Annonciation et la Visitation, et la naissance de. Jésus; à cause de cela, il est appelé le peintre de la Vierge Marie. Toujours derrière à droite, il y a saint Joseph qui lui aussi regarde cette scène de la rencontre d’Elisabeth et de Marie avec leur enfant, Jean-Baptiste et Jésus.

D’un côté il y a l’Ancien Testament avec Elisabeth et saint Jean-Baptiste, et de l’autre Marie et Joseph et l’Enfant Jésus que Marie fait passer dans le Nouveau Testament, en le prenant dans ses bras. Jésus regarde sa mère qui lui fait faire le passage.

Quand on regarde la photo en couleur, on remarque que le dallage est de la même couleur que la robe et le manteau de Marie. Le dallage correspond à la couleur de la robe et les petits carreaux bleus, au bleu du manteau de Marie.

Ce tableau est un chef-d’œuvre d’art et sur le plan chrétien il nous fait admirer la profondeur de foi de son auteur pour exprimer autant de choses. Louons le Seigneur d’avoir inspiré à la famille Bayers de la Rochefoucauld de faire don de ce tableau à notre église à l’occasion du baptême d’un enfant.’ J’en profite pour signaler que les 5 et 6 septembre prochain On célébrera dans le diocèse le bicentenaire du martyre du bienheureux Pierre-louis de la Rochefoucauld, dernier évêque de Saintes, massacré au séminaire des Carmes à Paris le 2 septembre 1792 et béatifié le 17 octobre 1926 par le Pape Pie XI. Ces cérémonies seront présidées par Mgr Lorenzo Antonetti, nonce apostolique en France.